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Au-delà des frontières : l’estime du Maroc pour le football brésilien

Nous avons recueilli l'opinion de plusieurs supporters de football marocains sur l'équipe brésilienne, voici ce qu'ils en pensent
par
sambafoot_admin
2023-04-23 17:04:43

Le Maroc est indéniablement un pays de passionnés du ballon rond. Dans cette passion, ce pays africain, récemment mis sur le devant de la scène internationale au gré de son parcours de demi-finaliste en Coupe du Monde, noue, en témoigne les nombreux témoignages recueillis à ce sujet, une relation particulière avec le Brésil, sa sélection, et surtout son football.

La culture du ”Joga Bonito”

Dans un pays où, comme au Brésil, le football est bien plus qu’un sport, la culture du beau jeu prime. Et bien qu’un océan sépare les deux pays, la sélection brésilienne semble être l’une des plus suivies au Maroc, justement pour le beau jeu qu’elle pratique, et peut-être aussi pour la ribambelle de stars qui composent son effectif.

Hamza, jeune Marocain de 23 ans fan de football  habitant à Casablanca, capitale économique du pays, explique : ”Chaque match de la Seleção est susceptible d’être vu ici au Maroc. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est une sélection que l’on aime voir jouer. Le football pratiqué par le Brésil est l’un des plus plaisants à voir, surtout quand ils sont en forme. Et même s’ils ne le sont pas, ils ont toujours des joueur qui sortent du lot.

En effet, les Marocains sont friands de gestes techniques, de dribbles, et de beau jeu en général, et nul ne peut nier que la sélection brésilienne n’en est pas avare. Que ce soit aujourd’hui avec les Vinicius, Neymar ou Antony, ou dans un passé proche avec Ronaldinho, Robinho ou Kaka, ou un autre plus lointain avec les Socrates, Zico ou Pelé, la sélection brésilienne a toujours eu la capacité d’avoir dans son effectif des joueurs qui sortent du lot, et qui peuvent surtout faire le spectacle à eux seuls. C’est cet aspect qui semble le plus plaire aux Marocains. Hamza explique : ”Petits, nous voulions faire comme Ronaldinho, et aujourd’hui les petits veulent faire comme Neymar ou Vinicius”. Karim, un autre fan de football casablancais rétorque aussi : ”Dans un monde où presque toutes les équipes nationales préfèrent jouer un football réaliste, le Brésil est l’un des rares à jouer encore leur Joga Bonito”.

Dans ce pays donc, où toutes les générations ont joué, jouent et continuent de jouer dans la rue pour leur plaisir, comme au Brésil, la sélection brésilienne est choyée, voire même érigée, grâce à ces 5 titres de champions du monde, comme étant la quintessence de ce que ce sport a de meilleur à offrir au niveau des sélections. Mais malgré cette Joga Bonito, les résultats de la Seleção déçoivent aussi outre-Atlantique.

”On attend toujours le Brésil qui succédera à son équipe de 2002”

Yassine, membre d’un groupe de supporters du Raja Casablanca, l’un des clubs principaux au Maroc, ne cache pas sa déception quant aux derniers résultats de la Seleção. Il estime que “le manque de cohésion de l’équipe“, malgré de “très bons profils offensifs“, fait qu’ils “sont incapables de bien jouer en équipe“. Il indique aussi : “Leur sélection a besoin d’une révolution tactique, un coach européen expérimenté qui pourrait redresser la barre, je pense.” Coucou Ancelotti.

Un avis que partage Jamal, également membre du même groupe de supporters : “le côté technique et l’ouverture du jeu dominent le côté tactique (quel que soit le résultat du match), ce qui pousse les Brésiliens à payer cher contre le football européen.” Ce serait aussi cet aspect qui aurait, selon lui, coûté la défaite à la sélection brésilienne face à la Croatie lors de la dernière Coupe du Monde.

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Med Ali, créateur de la page Facebook de fans de football “lKWAYRIA”, explique ce déclin dans les résultats par une certaine précipitation : “Tout le monde veut brûler les étapes et devenir la nouvelle star qui signera au Real à 16-17 ans au lieu de se concentrer sur sa progression, qui est vitale à cet âge“. Chose qui aurait comme conséquence, selon lui, le fait que le football brésilien ne “génère plus autant de joueurs prêts à aller conquérir l’Europe qu’avant“, ce qui impacte directement la sélection selon lui.

Il est donc indéniable que même si les avis divergent, outre-Atlantique, la sélection brésilienne ne laisse pas les Marocains indifférents. Et bien qu’un océan sépare le Brésil de ce pays du nord de l’Afrique, l’amour du football, du beau football, et donc de la Seleção, semble, lui, les rassembler.

Pelé avait bien fait l’éloge, au détour d’un séjour au Maroc, d’un certain Larbi Benbarek, dit la ”Perle noire”, en déclarant ”Si je suis le roi du football, alors Benbarek en est le Dieu”. Et ca les marocains ne semble pas l’avoir oublié.

Peut-être est-ce de là que leur vient tout cet estime pour la Seleção.