Le président du Réal Madrid, Florentino Perez avait lâché une bombe le dimanche 18 avril avec l’annonce de la création d’une compétition fermée regroupant son équipe ainsi que le Barça, l’Atlético de Madrid, Manchester United, Manchester City, Arsenal, Liverpool, Tottenham, Chelsea, l’Inter Milan, le Milan AC et la Juventus de Turin.
Devant la résistance de fédération européenne UEFA et de la fédération mondiale, la FIFA, le projet a été annulée moins de deux jours plus tard. Ces institutions ont menacé d’interdire leurs compétitions aux joueurs des clubs dissidents.
Les réactions au Brésil ont été moins épidermiques qu’en Europe. Le Brésil avait connu une tentative de Superliga brasileira au début des années 1980 avec une alliance, aussi, de 13 clubs. Décidément.
La Superligue brésilienne
Le football s’est historiquement organisé au niveau des états brésiliens, c’est pourquoi il existe toujours des championnats régionaux de présaison. La taille du Brésil (supérieur à l’Europe) n’a permis de vrai championnat national qu’à partir des années 1980.
En 1987, la fédération brésilienne de football (la CBF) était en situation de faillite et se retrouvait incapable d’organiser le tournoi national de football.
Les 13 plus grands clubs du pays se sont alors entendus pour organiser la compétition, ce sera le fameux C-13 qui régnera sur le football brésilien jusqu’aux années 2000.
Vous avez tout arrangé avec les Russes ?
Pour les Brésiliens, la Super League n’a pas déchainé les passions et les fans d’équipes européennes l’ont regardé de loin, avec l’expérience de la Ligue brésilienne dirigée par les Clubs.
Le développement des clubs brésiliens se fait actuellement par la libre négociation des droits télé par chaque équipe, c’est la nouvelle lei do mandante (c’est l’équipe à domicile qui a les droits de vente du match).
Les dirigeants des 13 clubs rebelles européens aurait dû s’inspirer d’une phrase du monde des affaires bien connue au Brésil.
Lors de la Coupe du monde 1958, alors que le Brésil de Pelé et Garrincha allait affronter l’Union Soviétique, le sélectionneur Vicente Feola expliquait à chaque joueur comment il allait dribbler tel joueur soviétique, passer dans leurs dos et faire telle passe.
Garrincha avait alors demander à son entraineur : “D’accord Feola, mais vous avez tout arrangé avec les Russes aussi ?”
Cette phrase est souvent citée pour rappeler que réaliser des plans en comptant sur la passivité, voir espérer la coopération de la concurrence est naïf. Surtout quand il s’agit de la FIFA et de l’UEFA.
UEFA’s 55 member associations unanimously approve a declaration strongly condemning the so-called ‘Super League’ at #UEFACongress.
“…It goes against the very concept of what it is to be European: unified, open, supportive, and principled on sporting values…”
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— UEFA (@UEFA) April 20, 2021