2002, c’est Loin
Pour l’unique maillot à 5 étoiles, le baromètre est une victoire en Coupe du monde. D’ici au prochain tournoi au Qatar, plus de 20 ans se seront écoulés depuis le dernier succès de la Seleção contre l’Allemagne.
Cafú, Roberto Carlos, Ronaldo, Ronaldinho, Rivaldo… La Seleção, c’était quelque chose. Cette génération est arrivée 3 fois en finale de Coupe du monde entre 1994 et 2002 mais même le pays de la Samba connait des passages à vide. Quand Cafú soulève le trophée en 1994, cela faisait 24 ans que le Brésil n’avait plus connu une finale de Coupe du monde. 24 ans, tiens donc.
Le Brésil ne Fait plus Rêver
Pour beaucoup d’Européens et de Francophones en particulier, le Brésil, c’est le “Joga Bonito”, terme venu d’une publicité pour Nike mais qui est inconnu au Brésil. Au pays Tupiniquim, on parle de “Futebol Arte”, ce football alliant les qualités naturelles de dribble des joueurs brésiliens avec l’audace tactique et la préparation physique. La Seleção de Tite continue de porter ces valeurs mais l’organisation tactique est devenue plus frileuse, on y reviendra.
Les joueurs brésiliens de 2021 ne sont pas moins dribbleurs, bons ou “techniques” que ceux de 1994, les 5 dernières finales de Coupe d’Europe des Nations comptaient même au moins un joueur Brazuca dans l’effectif. Les joueurs nés sur le sol tupiniquim s’exportent au 4 coins du monde et gagnent régulièrement les plus grands trophées mondiaux en club. Dépassé ? Pas les joueurs brésiliens en tous cas.
Les Clubs Brésiliens Dominent le Continent
Si 2002 marque le dernier sacre brésilien en Coupe du monde, l’année marque aussi le premier championnat national en match aller-retour. Les Européens oublient très souvent les dimensions continentales du Brésil et les conséquences de la géographie du pays sur son football.
Ce n’est qu’à partir de 2002 que le championnat brésilien a adopté le modèle des championnats français, italien, allemand, espagnol ou anglais. Ce nouveau championnat a constitué un atout pour des clubs qui copiaient en même temps le modèle des centres de formation à l’européenne comme le SPFC, Flamengo ou Grêmio. 2002 ? C’était hier pour les clubs.
Cette structuration des clubs brésiliens et du championnat a propulsé la Série A au sommet du football sudaméricain.
Les clubs de Série A ont remporté seulement 20 des 61 Copa Libertadores disputées depuis la création de la compétition en 1960. Plus impressionnant, depuis 1992, les clubs brésiliens ont remporté 15 des 29 derniers trophées. Dépassés ? Pas les clubs brésiliens en tous cas.
Entraineurs Brésiliens ? Rio ne Répond Plus
Avec des joueurs brésiliens qui s’exportent aux 4 coins du monde et les clubs de Série A qui dominent outrageusement le continent, le football ne nous offre plus qu’un seul suspect : les Técnicos. Quel entraineur brésilien a été sur le devant de la scène ces 10 dernières années ? Combien d’entraineurs brésiliens en Premier League ? En Liga espagnole ? En France ?
Les hermanos en comptent 5 sur ces 3 championnats, même le Chili a un entraineur reconnu sur le plan international avec Manuel Pellegrini au Bétis. Par contre, aucun Técnico brésilien n’arrive à s’exporter. Les deux dernières Copa Libertadores de Flamengo et de Palmeiras ont été remporté avec deux entraineurs portugais.
Cette arrivée massive d’entraineurs étrangers (Abel Ferreira, Domenèc Torrent, Eduardo Coudet, Miguel Ángel Ramírez, Sampaoli..) dans les clubs de Série A a provoqué des levées de boucliers chez les entraineurs brésiliens, confortablement installés dans leur tour perpétuel entre les 20 clubs dans une sorte d’endogamie malaisante.
Après 5 ans de Tite à la tête de la Seleção, le jeu n’a pas évolué et on en reste à une Neymar dépendance qui permet de cacher une misère tactique et un manque d’audace criant. À la décharge du Técnico Gaúcho, Dunga, Menezes et Felipão, d’autres entraineurs du sérail, n’ont guère fait mieux depuis 2002.
Le Brésil a toujours les meilleurs joueurs du monde et des clubs qui s’affirment au niveau mondial, le football brésilien est donc résolument moderne et tourné vers l’avenir. Le football brésilien dépassé ? Non, certainement pas. Les entraineurs brésiliens ? Peut-être.
On attend vos avis en commentaires et vos partages à tous ceux qui pensent que le football brésilien est fini.