Pour de nombreux Européens, les noms brésiliens sont souvent synonymes de découvertes ! La tradition de donner des surnoms à tout le monde est très présente au Brésil, le vrai nom de Ronaldinho est Ronaldo (son vrai surnom est d´ailleurs Ronaldinho Gaúcho), le sélectionneur Tite s´appelle en fait Adenor, etc… Les clubs de football n´échappent pas à la règle et ont eux-aussi tous des surnoms : Corinthians est le grand joker (Coringão), Palmeiras le grand vert (Verdão), Santos le gros poisson (Peixão), etc…
Récemment, São Paulo a connu une controverse pour une histoire de…surnom. Le nouveau surnom “Trikas” est apparu sur les réseaux sociaux dernièrement et a fait boule de neige. Il a été utilisé par le club lors de la présentation du nouveau-venu Nikão. Mais tous les fans n’ont pas apprécié cette “nouveauté”.
Outre les critiques formulées par certains fans sur Twitter, le terme a également suscité l’indignation de l’Independente, l’un des plus grands groupes de supporters du SPFC. Les dirigeants du groupe ultra ont attaqué la communication du club en les menaçant. Des équipes internationales et même Cruzeiro ont pourtant utilisé ce surnom pour féliciter São Paulo, qui a fêté ses 92 ans le 25 janvier.
“Trikas” s´ajoute à la liste des surnoms polémiques du football brésilien. Souvent créé par des rivaux dans une atmosphère de moquerie, cette polémique vient des fans eux-mêmes. Retour sur un monde incroyable et inconnu de la plupart des Européens.
D´où vient le surnom “Trikas” ?
Toute la polémique est venue de la phrase publiée sur les réseaux sociaux par le SPFC pour le transfert de Nikão : “Nikão est le 10 des Trikas”. Ce n’est pas la venue du joueur qui était en cause, mais la controverse entourant l’utilisation de ce nouveau surnom.
“Trikas” est apparu sur Twitter comme un nouveau surnom pour São Paulo. Il n’y a pas d’explication quant à son origine, mais il est probable qu’il s’agisse d’un jeu de mots avec le “Tricolor”, le surnom “officiel” du club.
Contrairement à d’autres termes créés pour titiller les rivaux, c’est une façon décontractée d’appeler São Paulo par ses supporters les plus jeunes. Selon UOL, l’utilisation de ce terme dans la publication était un moyen de rapprocher le club de ce public.
Les Ultras rejettent le Surnom
Torcida Independente, la principale organisation de supporters de São Paulo, a publié sur les réseaux sociaux un post critiquant vivement l’utilisation officielle du terme par l’équipe.
“Notre institution trois fois championne du monde n’autorise pas les clowneries”, précise le communiqué. Les membres d’Independente ont laissé un message clair à ceux qui tentent de l’utiliser dans le stade : “dans les tribunes, nous n’aurons pas cette petite mode des Trikas”.
D’autres fans ont également critiqué ce nouveau surnom. Ancien joueur du club, Cicinho a critiqué ce choix et l’a même qualifié de “truc de malade”. Il est donc possible que le “Trikas” soit utilisé sur les réseaux sociaux, mais la communication officielle du club devrait l´exclure.
Trikas à Travers le Monde
Mais même après la polémique, le surnom est resté sur les réseaux sociaux. Le 25 janvier, São Paulo a fêté son 92e anniversaire et a reçu les messages de plusieurs clubs. L’un d’entre eux, Cruzeiro, a utilisé le surnom dans son message : “C’est le Trikas !”
Un autre club qui a utilisé ce surnom est l’Olympique de Marseille. Sur son compte officiel en portugais, le club a écrit : “C’est TRIKAS, y a pas moyen !” La publication a alors suscité de nombreuses critiques de la part des fans tricolores qui ne sont pas d’accord avec ce surnom.
Retour sur les Surnoms les plus Polémiques
De nombreux surnoms controversés sont encore utilisés dans le football brésilien. La plupart d’entre eux ont été inventés par les joueurs ou les supporters pour se moquer de leurs rivaux, contrairement aux noms qui glorifient les clubs, comme Furacão (l´ouragan pour l’Athletico-PR), Imortal (l´immortel pour Grêmio) et Glorioso (le Glorieux pour Botafogo).
- Bambis : c’est la manière péjorative et pleine de préjugés qui est utilisée pour désigner le SPFC et ses supporters. Ce surnom, utilisé par Vampeta, idole des Corinthians, s’est répandu parmi les supporters. Son origine vient du cerf du même nom qui a joué dans le film de Disney et peut être considéré homophobe.
- Frangas (poulettes) et Marias : dans le Minas Gerais, les supporters des deux plus gros clubs se livrent une bataille acharnée de surnoms. Alors que “Frangas” fait référence au Galo (le Coq), la mascotte de l’Atlético, “Maria” a une origine incertaine, mais tout indique qu’il s’agit d’un jeu de mots sur “Mafia”, du nom du groupe ultra de Cruzeiro.
- Gambá (le putois) : surnom péjoratif donné aux supporters des Corinthians. Selon d’anciennes références, elle serait née du fait que le centre d´entrainement du club est situé en bordure d´une rivière malodorante. D’où la référence au club, en plus des couleurs de l’animal (noir et blanc).
- Mulambo (mot d´origine angolaise pouvant être traduite par haillons ou “en haillons”) : c’est ainsi que les autres supporters appellent les supporters de Flamengo. Il s’agit d’un terme élitiste et raciste, qui fait référence au fait que le club compte de nombreux supporters issus des couches les plus pauvres de la population.
Ce ne sont là que quelques-uns des surnoms les plus polémiques du football brésilien. La grande différence est que, contrairement à Trikas, ils ont été créés pour se moquer des équipes rivales. Dans le cas de São Paulo, il s’agit d’un surnom destiné à ” rajeunir ” le club, mais qui n’a pas été bien accueilli par les supporters.