10 ans après le naufrage 7-1 en Coupe du Monde face à l’Allemagne, le Brésil s’est-il réellement relevé ? (Analyse)

C'est le 10ème anniversaire d'une date tout sauf réjouissante pour les supporters de la Seleção.
par
sambafoot_admin
2024-07-05 12:22:51

Il y a quasi 10 ans, jour pour jour, un certain 8 juillet 2014, ce qui devait ressembler à une fête nationale, avec une Seleção qui pouvait à domicile, à l’Estádio Mineirão de Belo Horizonte, gravir la marche Mannschaft et se qualifier pour une finale de Coupe du Monde organisée sur ses terres, s’est vite transformé en un jour de deuil national, avec une défaite désormais gravée dans le marbre, le fameux 7-1 contre l’Allemagne.

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Ainsi, 10 automnes, 10 étés et 10 hivers après, la sélection brésilienne a-t-elle réussi à sortir la tête de l’eau et outrepasser cette défaite historique ? C’est ce que nous allons essayer de décortiquer, mais au vu des résultats récents, la question a au moins le mérite de devoir être posée.

6 buts d’écart ? Plus jamais

Une chose est sûre, 10 ans après que la bande à Toni Kroos, Müller et autre Özil avaient réussi à pétrifier toute l’équipe brésilienne, spectateurs et téléspectateurs compris, la Seleção n’a plus encaissé de score aussi fleuve. Ne vous méprenez pas, des défaites il y en a eu, des désillusions aussi, beaucoup même, mais des défaites aussi humiliantes, non. Est-ce là quelque chose dont peut se targuer une sélection de l’acabit de celle du Brésil ? Sûrement pas. Peut-on donc en déduire que la Seleção a, depuis, évolué ? Pas encore.

Pas encore parce que, si ce n’est arrêté l’hémorragie, le Brésil, à part une Copa América difficilement glanée en 2019 et organisée au Brésil, ce qui facilite la tâche, a depuis déçu, beaucoup déçu.

Cette lourde défaite un jour d’été 2014 a cependant eu le mérite de faire prendre conscience aux acteurs de la sélection brésilienne, et ce, en mondovision, qu’un lourd chantier de restructuration les attendait, et que se reposer sur une gloire passée ne pouvait plus leur ramener des résultats. La restructuration a-t-elle été opérée ? Effectivement. Mais une restructuration sans réels résultats ne peut être comptée comme un pas en avant, mais plutôt comme une stagnation.

La politique du moindre dégât ?

Depuis cette Coupe du Monde 2014, le Brésil a participé à 6 compétitions officielles. Ils ont deux fois de suite été sortis dès la phase de groupe et en quart de la Copa América 2015 et 2016, tout en ayant pris la porte dès les quarts de finale de la Coupe du Monde suivante, celle de 2018 en Russie.

Durant cette période de 4 ans qui a suivi cette défaite face à l’Allemagne, le Brésil semblait ainsi perdu, comme toujours sonné par ce qu’ils ont pu vivre. Le groupe avait changé mais pas totalement. Ce ne sera qu’à partir de 2019, et de leur victoire en Copa América que la machine jaune semble enfin avoir repris des couleurs. S’en suivra une autre finale en 2021, difficilement perdue cette fois-ci face à l’Argentine de Messi 1-0 (hello Lodi), et une autre sortie prématurée en quarts de finale de la Coupe du Monde 2022 au Qatar qui suivra.

Game changer et Neymar dépendance

Alors, est-ce que le Brésil a évolué ? Légèrement. Sauf que le point commun entre les mauvaises performances de la sélection brésilienne, ou des bonnes performances, est l’absence ou la présence de Neymar.

Donc peut-être que le Brésil a évolué à certains niveaux, mais quant à sa Neymar-dépendance, lui qui était absent lors de la demi-finale face à l’Allemagne en 2014, c’est un statu quo. Quand le numéro 10 est là, tout va bien, le contraire aussi.

Aujourd’hui, Neymar n’est encore une fois pas là pour cette Copa América 2024, et Vinicius, qui semble avoir pris cette place de game changer pour la Seleção, ne le sera pas non plus pour le quart de finale face à l’Uruguay, et le Brésil s’en va les défier avec la mémoire de cette humiliante défaite, qui, 10 ans auparavant, se devait être le catalyseur d’une sélection aux abois, surtout défensivement.

Donc, 10 ans après, le Brésil a-t-il évolué, a-t-il réussi à se relever ? Nous le saurons ce dimanche pour Brésil-Uruguay.